Aujourd’hui je voulais vous parler d’un événement déterminant dans ma vie. Un événement qui a eu lieu il y a deux ans jour pour jour et qui a changé ma façon de voir le monde qui m’entoure et les opportunités qui se présentent à moi. Un événement duquel j’ai tiré énormément de leçons que j’ai envie de partager avec vous.
La petite histoire :
Lors de la Strasbourg Fashion Week 2015, j’ai par miracle gagné une tombola (première fois de ma vie que j’ai eu de la chance… mais pas sûr). Le lot surprise de cette tombola était un week-end dans un hotel 4 étoiles en Autriche. J’organisais donc mon voyage pendant mes vacances d’octobre et je décidais d’emmener une très bonne amie à moi. C’était la première fois que je faisais un aussi long trajet en voiture. Le chemin jusqu’en Autriche s’est déroulé sans soucis. Sauf que voilà, Julie et moi ne sommes jamais arrivées à l’Hotel (en partie parce que je ne l’ai pas écouté quand elle m’a dit que l’hotel se trouvait à notre droite et que j’ai dis « mais non c’était près d’un lac »). Nous avons trouvé ce lac. Nous avons également rencontré la jolie glissière de sécurité qui le bordait. Si vous ne l’avez pas compris, on s’est plantées. Je trouvais ma vie beaucoup trop monotone donc je me suis dit que ça serait cool de faire un scène genre Alerte Cobra avec la voiture qui vole. Sauf qu’elle n’a pas atterri comme dans les films… Nous avons fini sur le toit et percutées par une autre voiture. (voilà on vous passe les détails mais ça pose le contexte)
Premières leçons que j’ai appris :
- Non Lucile, tu n’as pas toujours raison
- Ne JAMAIS quitter la route des yeux. Pas même une seconde pour montrer quelque chose.
Nous nous en sommes quand même très bien sorties au vu de l’état de la voiture et je remercie l’univers de ne pas avoir blessé (ou pire) ma Julie.
Frôler la mort fait comprendre beaucoup de choses. Les premiers mois n’ont pas été faciles psychologiquement (ben oui quand t’as faillit tuer une de tes meilleures amies tu le vis pas trop bien), mais j’en suis ressortie grandie.
Notre première réaction ? Le rire. Notre petit séjour à l’hôpital a été teinté d’humour. Au début c’était le stress, puis je pense qu’ensuite on a relativisé. On a réalisé la chance qu’on avait d’être en vie, la chance qu’on a eu qu’il y ait des personnes sur place, qui se sont occupées d’appeler les secours, de nous délivrer les premiers soins, et d’être ensemble.
Cet accident m’a fait réalisé que notre temps sur terre est compté. Qu’on ne peut pas le perdre à s’apitoyer sur son sort, à être désagréable avec les gens qui nous entourent, à critiquer les autres, à rêver sans agir. J’ai donc pris des décisions.
Rêves
J’ai commencé à lire et suivre des blogs/chaines YouTube quand j’avais 16 ans, époque à laquelle j’écrivais mes pensées et réflexions d’adolescente sur le papier. L’écriture a toujours été le meilleur moyen d’expression pour moi. J’ai longtemps rêvé de lancer mon blog, de partager, de m’exprimer à travers l’écrit et ma passion pour le vêtement. Mais j’en rêvais et je n’en faisais rien. Cet accident m’a appris que la vie ne tient qu’à un fil. J’aurai pu mourir, et qu’est ce que j’aurai accompli ? Rien. C’est cet événement qui m’a poussé à me bouger pour créer ce blog. A lire, à faire des recherches, acheter mon nom de domaine, trouver mon thème et prendre contact pour écrire mon premier article. Le premier frein à tout ça à l’époque était l’avis des gens qui m’entouraient. J’ai donc appris que les autres ne déterminaient pas qui j’étais, que peu m’importait leur avis, que l’essentiel à mon épanouissement n’était pas leur approbation mais mon sentiment de fierté d’avoir créé quelque chose moi même, de le faire avec passion et de m’éclater dans ce que je fais. Pour toute personne qui remettrait en cause mes motivations, vous savez tout maintenant. Ce qui me motive c’est le bonheur de créer, j’ai toujours été quelqu’un de créatif et si j’ai envie de m’amuser à prendre des photos, à créer du contenu, à travailler des choses visuelles et poétiques, je le fais pour moi avant tout. Et si ça inspire les autres tant mieux.
Futur
Autre question à laquelle je ne prenais pas la peine de répondre, pensant que j’avais encore largement le temps. Mon orientation. Qu’est-ce que je voulais faire de ma vie ? Je rentrais en deuxième année de faculté d’anglais, ne sachant pas trop où ça allait me mener.
Quand je suis sortie du lycée on m’a dit de choisir ce que je voulais faire. Je n’en n’avais aucune idée. J’avais 18 ans, j’étais jeune et on me demandait sans avoir trop été conseillée (parce que le conseiller d’orientation qui te sort une page onisep on peut le faire chez soi aussi) de choisir ce que je voulais être plus tard. J’aimais bien l’anglais, j’étais douée en anglais, donc je me suis dit « tiens, je vais faire une fac d’anglais ». Mais pourquoi, quelles étaient mes options après ? Professeure ? Traductrice ? Faire des concours ? Rien de tout ça m’intéressait. Moi je voulais créer. J’ai fais mes recherches, j’avais trouvé un diplôme « post graduate » de journalisme de mode à l’Université des Arts de Londres. Ca me donnait un cap, quelque chose auquel m’accrocher pour tenir et bosser un diplôme qui ne me plaisait pas. Puis, à travers mon blog j’ai découvert l’univers de la communication. Et après avoir galéré à obtenir ma licence me voilà aujourd’hui, étudiante en première année de master de communication. Autre leçon me direz vous ? N’abandonnez pas, si vous voulez quelque choses, battez vous pour l’avoir, utilisez tous les moyens possible. J’ai eu envie d’abandonner ma licence. Plus d’une fois. La dernière année était une horreur. C’était intéressant bien-sûr et j’en ai tiré des tas d’enseignements; mais ce n’était pas fait pour moi. Mais sachant que ce diplôme me permettrait d’accéder à celui qui me plaisait, je me suis accrochée, je l’ai eu et maintenant je suis des cours passionnants, stimulants et surtout, qui me permettent de laisser parler ma créativité.
Liens
J’ai également appris à quel point j’étais chanceuse, d’être entourée d’amis sur qui je peux compter, de personnes positives qui me font me sentir bien, qui sont à mon écoute et supportent ma folie. J’ai appris à mieux les aimer et à plus les remercier. Je n’ai pas de temps à perdre à aimer les mauvaises personnes, à courir après ceux qui ne veulent pas faire partie intégrante de ma vie. Je n’ai pas besoin de l’approbation de parfaits inconnus et par dessus tout, je ne dois pas laisser des personnes profondément négatives influer sur ma vie. J’apprends à aimer, vraiment, et à profiter de chaque moment, de chaque petit instant, et d’en tirer un maximum. #minutefragile (Donc en gros si vous passez par là, Yannick, Andréa, Lucile, Roxane, Héléna, Julie, Nico, j’vous kiffe)
Négativité
On dit souvent que les français râlent beaucoup et c’est souvent vrai. Après mon accident j’ai appris à relativiser. A me dire qu’il y a pire, que c’est pas la mort (oui enfin pour le coup on en était pas loin). Quand quelque chose me paraît difficile je me dis « Lucile, t’as survécu à un accident de voiture, c’est pas ça qui va te faire peur » (en mode warrior t’as vu). Je vois la vie sous un angle différent et j’essaie de tirer du positif de toutes mes expériences. Je suis d’avis que la négativité attire la négativité, et inversement. Plus tu pensera positivement, plus tu sera enclin à voir les choses positives dans ta vie, même dans les plus petits détails. Il y a toujours au moins une chose de laquelle on peut se réjouir pendant une journée. Même si c’est le petit plat de pâtes qu’on se fait le soir. J’essaie au mieux de chasser ma négativité, tout en étant bien consciente qu’on ne peut pas toujours être au top, que parfois ça ne va pas et qu’il faut juste du temps.
Enfin, si je devais mourir demain je veux pouvoir me dire que j’ai apporté quelque chose de positif, que j’ai fais un maximum de bien autour de moi et que j’ai accompli certains de mes rêves. Ne laissez rien se mettre en travers de vos rêves, de vos convictions, et de votre amour (dans la limite du raisonnable hein, on fait pas les petits psychopathes !). La seule chose qui vous empêche d’être ce que vous voulez être c’est vous.
Voilà, merci.
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