Dites le si on dérange

Et si on parlait des règles ?

Comment un si petit mot peut faire paniquer autant de monde ? Et comment un phénomène naturel peut être si dangereux et entraîner toujours plus d’inégalités ?

Premièrement, les règles c’est tabou, comme le dit si bien mon amie Aline (Oliyshoo) dans son article sur le sujet. On utilise toutes sortes d’expressions pour en parler, on cache nos protections hygiéniques lorsqu’on les sort de notre sac, et quand on n’en a pas sur nous, on demande à voix basse aux copines par peur que tout le monde soit au courant. Et pourquoi ?

Comme pour une bonne dizaine d’autres choses, on nous a appris à en avoir honte, à s’en cacher. Pourtant ce phénomène naturel arrive mensuellement à plus de la moitié de la population mondiale. Il y a toutes sortes de croyances et de préjugés sur les règles (d’ailleurs je vous invite à regarder le film Netflix « Les règles de notre liberté »). Je ne vais pas vous faire un cours sur le sujet, l’article d’Aline est déjà très complet et il y a énormément de vidéos énonçant les préjugés sur les règles un peu partout sur youtube et sur les réseaux sociaux.

En revanche j’ai une question ? Est-ce que les femmes dérangent au point qu’on veuille les intoxiquer en bourrant leurs protections hygiéniques de substances dangereuses pour elles ? Et pourquoi les préservatifs masculins sont-ils remboursés alors que les tampons et les serviettes restent à nos frais ?

Avoir nos règles nous coûte cher.

D’après une étude publiée par le Huffington post nos règles et toutes les dépenses qui y sont associées (anti-douleurs, sous-vêtements en cas de fuite, fringales, protections hygiéniques) nous coûteraient pas loin de 23 500€ dans toute notre vie. Or, toutes les femmes n’ont pas forcément les moyens de se payer des protections hygiéniques tous les mois, d’atténuer les douleurs liées à leurs règles et de remplacer leur lingerie en cas d' »accident ». Et en 2019, alors que les préservatifs masculins sont remboursés depuis le 10 décembre 2018, nous avons à payer de notre poche toutes nos protections hygiéniques (c’est comme les centres commerciaux qui font payer 50 cents pour accéder aux toilettes alors que les hommes peuvent pisser derrière un buisson en toute sérénité, c’est un peu agaçant, mais c’est un autre combat).

Donc quand il s’agit de faire de l’argent, les règles ça dérange moins. 

Les protections hygiéniques peuvent être dangereuses…

… pour notre santé :

La plupart des tampons sont fabriqués avec des fibres blanchies au chlore, elles exposent donc les muqueuses vaginales à des résidus pétrochimiques qui peuvent entraîner son assèchement. Le blanchiment au chlore créé de la dioxine qui est un cancérigène reconnu. Sans compter les résidus de pesticides.

… et pour l’environnement :

Les cultivateurs de cotons la faune et la flore sont exposés pour la plupart aux pesticides ainsi qu’aux désherbants utilisés pour traiter les champs de coton. Chaque année, plus de 45 milliards de produits menstruels sont jetés (tampons, serviettes, plastiques d’emballages et résidus toxiques qui y sont contenus).

Donc non seulement c’est tabou, ça coûte cher mais en plus c’est dangereux pour nous et pour les autres. 

Comment faire un geste à son échelle ?

Depuis plusieurs mois, j’essaie d’être dans une démarche plus responsable. J’essaie de remplacer mes produits de beauté par des produits bios et 100% naturels, j’aimerais également essayer de baisser ma consommation de produits industriels (difficile quand on a une vie à 100 à l’heure). Alors je me suis demandée comment je pouvais prendre mieux soin de moi (et de la planète) pendant mes règles. J’ai été contactée par Gaële Le Noane fondatrice de Marguerite & Cie et j’ai tout de suite été séduite par son initiative. Elle m’a proposé de tester son concept : une box de tampons en coton 100% biologiques. Premier bon point de cette box ? Elle est personnalisable : tu choisis tes tampons selon si tu préfères les applicateurs ou non, et selon ton flux, parce que nous ne sommes malheureusement pas toutes égales face aux règles. Deuxième bon point : un abonnement mensuel qui te permet d’être livrée gratuitement tous les mois, ce qui évite de te retrouver un dimanche sans rien parce que tu as oublié de racheter une boite. Troisième bon point : tu peux à tout moment changer ton modèle de tampon, ton adresse de livraison ou mettre ton abonnement en pause.

A propos des tampons : Marguerite & Cie est en partenariat avec Natracare qui produit des tampons 100% biologiques, certifiés 100% biodégradables et compostables, ce qui te permet de savoir ce que tu mets dans ton corps et de protéger la planète des substances polluantes qui peuvent être rejetées une fois que tu as utilisé ton tampon.

Le bon point ultime : Lorsque tu t’abonnes, tu permets à une femme dans le besoin d’accéder à des protections périodiques. En effet, Marguerite & Cie donne des protections hygiéniques à l’ADSF – agir pour la santé des femmes; une association qui vient en aide aux femmes en situation de grande précarité et d’isolement.

J’ai vraiment été séduite par le concept, non seulement parce que comme j’ai des règles très courtes et très irrégulières, je me retrouve souvent à devoir courir acheter un paquet de tampon parce que j’oublie complètement d’en acheter. Mais surtout car les tampons sont en coton bio et que l’abonnement permet de faire vivre un projet humain et de soutenir une belle démarche.

Continuons à nous battre pour obtenir le remboursement de nos protections hygiéniques.

Et en attendant, 3 idées pour reprendre le pouvoir sur ses règles :

1. Les assumer
2. Surveiller la composition de ses protections hygiéniques et choisir la solution qui nous est la plus adaptée (serviettes jetables ou lavables, tampons, cup)
3. Donner à des associations qui soutiennent les femmes qui n’ont pas les moyens de se payer des protections hygiéniques (à Strasbourg il y a @strasbourgeoises_solidaires sur insta qui collecte les protections hygiéniques que vous n’utilisez pas pour les distribuer à des femmes en situation de précarité, et puis il y a Marguerite & Cie)

Découvrir Marguerite & Cie. 

Faire un don pour soutenir l’initiative.