Aujourd’hui c’est un jour spécial. Nous sommes le 8 mars, c’est la journée internationale des droits des femmes.
Pour ceux qui vivraient dans une grotte, selon notre très cher ami Wikipédia c’est une journée qui serait l’occasion de « revendiquer l’égalité et de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société ».
Mais pourquoi seulement une journée quand le combat des femmes pour l’égalité et le respect est quotidien ?
« THIS IS NOT OK »
Il y a quelques mois dans mon article « I’m a grown woman, I can do whatever I want » pour l’octobre rose en collaboration avec la YouTubeuse AlloMayaMakeUp, je dénonçais certains préjugés sur les femmes. Aujourd’hui je veux parler, je veux parler d’un calvaire qu’endurent des tas de femmes, chaque jour. Je veux briser le silence autour du harcèlement de rue. Je veux que les gens qui m’entourent prennent conscience que rien de tout ça n’est normal. Je veux me révolter et répliquer. Je ne veux plus avoir peur de dire quelque chose. Je ne peux plus supporter de voir trop de gens autour de moi, accepter ce genre de comportements. Parce que oui, quand on voit une jeune femme se faire suivre et « embêter » dans la rue et qu’on ne réagit pas, on accepte ce qui est entrain de se passer. Je suis fatiguée d’entendre partout autour de moi que les femmes ont peur. Peur de marcher seules dans des rues calmes, peur de passer par certains endroits. J’en ai assez de regarder par dessus mon épaule et d’être méfiante avec toute personne qui s’adresse à moi dans la rue. Alors aujourd’hui je parle, et chacune d’entre nous devrait en faire de même.
Storytime :
J’ai 16 ans, je finis les cours un peu plus tôt que d’habitude, je rentre donc en bus jusqu’à la ville à côté de chez moi pour ensuite prendre la correspondance jusqu’à mon petit village. Avec moi, un garçon du village d’à côté, qui attend lui aussi le même bus. Arrive un homme, la quarantaine, peut-être plus. Je le connais, il venait parfois regarder nos répétitions de danse. Il s’approche de nous et s’adresse à moi : « si tu avais été seule je t’aurai pris entre les bus ». J’étais tétanisée, j’ai appelé un ami qui habitait cette ville et je suis allée me réfugier chez lui. Je l’ai recroisé quelques années plus tard, dans mon bus pour aller à Strasbourg, j’ai tout fait pour ne pas qu’il me voit, j’étais paniquée.
Quelques années plus tard, je commence mes études à Strasbourg, je prends mon bus à la gare routière. Pour m’y rendre je longe un centre commercial ou des jeunes traînent souvent. A chacun de mes passages à côté d’un de ces groupes, les yeux rivés sur mon téléphone, je prie pour être invisible, pour qu’ils ne me remarquent pas, pour ne pas entendre un énième « eh mademoiselle t’es bonne ». Souvent je les ignore, je trace mon chemin le plus rapidement possible. Souvent je suis entourée d’autres gens. Personne ne dit rien. Un jour un de ces jeunes m’a attrapé par le bras pour me forcer à m’arrêter, il a fait barrière pour que je ne puisse pas continuer ma route sans lui prêter d’attention. Encore une fois, personne n’est intervenu. Même les personnes qui s’occupent de la sécurité du centre commercial ne disent rien. Ils n’interviennent pas. Je commence à me dire que tout le monde est aveugle, ou choisis de l’être. Je commence à me dire que c’est banal, que si personne ne fait rien c’est peut être qu’il faut juste l’accepter, j’en arrive à ne plus m’étonner, à chaque fois que je dois passer la bas, je sais d’avance que ça risque d’arriver. Je ne dis rien, je baisse la tête et me fais discrète en priant pour que ce moment passe vite, pour que personne ne me force à m’arrêter.
J’ai 21 ans. Il y a quelques mois j’ai pris un bus de ville pour me rendre chez une amie, il devait être 17h, le bus était bondé. Je reste debout au fond. A côté de moi, un vieil homme, avec une canne. Pendant tout le trajet, il me donnait de coups de coude. Je me suis dit que j’allais prendre sur moi, qu’il ne le faisait sûrement pas exprès, qu’on était tous trop serrés et que rester debout dans un bus en mouvement, surtout quand on a une canne ne devait pas être facile. Deux places se libèrent. Je m’assieds et fais signe à ce vieux monsieur de s’asseoir à côté de moi, parce que je suis polie. En s’asseyant, il me frôle la cuisse de sa main, je me fige. Pendant tout le reste du trajet, il continuait ses coups de coudes, et bien que j’essayais de m’éloigner le plus possible de lui, me collant presque à la vitre, il frottait sa jambes frénétiquement contre la mienne. J’étais incapable de dire quoi que ce soit, je n’osais plus bouger. Je fermais les yeux, je voulais juste que tout ça s’arrête. Quand il est sorti, il m’a souri et m’a regardé du genre « merci pour ce bon moment ». J’avais l’impression d’être un bout de viande. Plus tard, quand je l’ai raconté à un ami, il m’a dit que j’aurai du crier, le traiter de vieux pervers devant tout le monde. Mais avec les mentalités d’aujourd’hui, quand on voit une jeune fille crier sur un vieux monsieur apparemment sans défense, on a tendance à penser que c’est juste une sale jeune mal élevée qui n’a aucun respect. Trop souvent témoin du silence des gens qui m’entourent et du manque de réaction de la part des personnes qui sont autour, je n’ai rien dis, m’étouffant de peur, attendant en silence que ces minutes infernales s’arrêtent. Je suis sortie du bus quelques arrêts après lui, je me suis mise à pleurer. J’avais envie de brûler mes vêtements, de me laver à la javel. Je me sentais salie, j’avais envie de vomir. J’ai mis quelques jours à me sortir ces images nauséabondes de la tête.
A peu près un mois plus tard, je lisais l’article de Lady Zorro intitulé « Agressée par un pervers sexuel ». Pendant toutes ces années c’est comme si j’avais été en veille, à force de voir et d’entendre que de telles choses arrivaient, elles étaient banalisées, je ne me défendais pas, je fuyais. J’agissais comme si j’étais coupable de quelque chose. Coupable d’être une femme. On apprend aux femmes à avoir honte, à baisser les yeux, à se taire, « ta jupe est trop courte », on n’a pas le droit de s’habiller comme on veut; et si on se le permet, on est les seules à blâmer de ce qu’il peut nous arriver selon certains. On leur apprend à accepter ces comportement immondes et à les subir en silence. Au lieu d’apprendre aux garçons à bien se comporter, à traiter les femmes avec respect, à les voir comme leur égal. On les laisse au stade primitif et personne ne dit rien. Nous sommes en 2017 et autour de nous, certains hommes se comportent comme des animaux. Vous trouvez ça normal ? Moi pas. Aujourd’hui nous brisons le silence. Je ne suis pas la seule. Vous n’êtes pas les seules. Vous avez toutes une voix. Voici quelques témoignages de jeunes femmes qui ont aussi été confrontées à ce genre de problèmes :
(ça faisait vachement : A New York les personnes qui enquêtent sur ces crimes sont membre d’une unité d’élite appelée unité spéciale pour les victimes, voici leur histoire *TAM TAM* #teamnewyorkunitéspéciale)
Elodie, 21 ans
« Le harcèlement de rue. Ce petit bonheur quotidien. Oui oui, vous avez bien lu, quotidien. On peut même appeler ça “une habitude”, qui, ne devrait pas en être une. Le 8 mars, jour de la femme, mais aussi jour de mes 21 ans, je peux dire que cela fera 5 ans que j’accumule les expériences douteuses de certains. Une dont je me souviens très bien et qui je dois l’avouer m’a fait très peur s’est passée lorsque j’étais encore au lycée. Je rentrais à midi, un mercredi après 3h de cours, et je me suis faite suivre par deux hommes, dont l’âge se rapprochait plus de la cinquantaine que du mien. Ils me fixaient et j’ai dû aller me réfugier dans une boutique, devant laquelle, évidemment, ils se sont arrêtés pour me regarder à travers la vitrine et très certainement attendre que je sorte. Par chance une amie habitait une rue à côté, et je l’ai appelé pour qu’elle vienne me sauver. Comme si deux gamines de 16 ans pouvaient les arrêter, mais ça me rassurait de ne plus être seule. Au final, elle est arrivée avec une autre amie et nous sommes toutes les trois sorties. Ils ont continué sur quelques mètres à nous suivre et ont abandonné.
Le harcèlement de rue mais dans les transports aussi, passe par des regards insistants, du haut de notre crâne à nos chevilles, avec le sourire pervers dans le tram, ça oui, beaucoup de fois. C’est pour cela que dès que je monte dans un tram, je me demande qui va être le lourd du jour. Ou bien des hommes, sourire en coin, qui, quand tu vas t’asseoir, viennent s’asseoir en face de toi pour mieux te fixer, alors tu augmentes le volume dans tes écouteurs pour fuir la conversation.
Le mieux du mieux reste quand tu vas courir, tu veux te défouler, t’es en legging, t-shirt dégueu et tu cours, et là, t’as toujours ceux qui vont te faire remarquer que tu as “un de ces culs”, que tu es “bonne”. Cela dit, je n’ai pas eu besoin de courir pour entendre “wow, elle a un bon cul elle, mais son visage je préfère regarder le soleil”, merci les garçons, ça me touche. J’ai eu la chance même qu’un vendeur Apple me propose de venir réparer mon iPhone, chez moi. J’étais passée en boutique. Déjà là, remarque sur mes ongles “pas efficaces pour écrire sur un iPad mais très bien pour gratter le dos”. Le soir même, à l’arrêt de tram, ce jeune homme me voit et vient vers moi, me fixe. Oui c’est bien, tu m’as reconnu. Dans le tram, il se met en face de moi, me fixe et me lâche “eh c’est pas toi la miss qui est venue avant?”. On discute rapidement de mon téléphone, mais mon arrêt l’intéressait plus. “Mais tu as du temps là? Sinon je passe chez toi regarder ton téléphone. T’es sûre t’es pas libre ? Je peux passer hein.” NON. Et pour finir, celui qui m’a le plus fait rire, c’est une gentille phrase d’un jeune homme qui, visiblement, contrôlait bien sa copine. L’été, short, vous sentez venir la chose ? J’allais rejoindre des amis en ville, il faisait chaud, short, débardeur, oui, désolée, il fait 35°, je vais pas sortir la combinaison de ski. J’ai eu en réflexion “non mais jamais tu t’habilles comme une pute comme elle hein”. Déjà, ta copine s’habille comme elle le souhaite, et d’où ma tenue fait de moi ce que je ne suis pas ? Avant de vouloir éduquer les filles sur leurs tenues vestimentaires, apprenez à vos garçons le respect de la femme. »
Lili, 20 ans
« Outre le harcèlement « ordinaire » (« eh t’es bonne »…), je me rappelle d’un épisode qui s’est déroulé l’été dernier. Il faisait chaud, j’avais mis une robe, je rejoignais la ville à vélo quand une voiture s’arrête à côté de moi. Ils roulent tout doucement pour être à ma vitesse, je les ignore et continue mon chemin. Enfin ils se lancent dans une parade nuptiale tout à fait charmante « eh t’es mignonne on te dépose ? » « Oh sale pute répond ». Je les ignore et continue mon chemin, ils continuent de m’insulter, je me dis « ne réagit pas, ça ne mène à rien » et là on arrive à un feu rouge, mon vélo est juste à côté de leur voiture, et entre les vulgarités ils commencent à me jeter tout ce qui traîne dans leur voiture dessus : canettes, cartons, déchets, et ça devant une foule de passant qui n’ont pas réagit. J’ai filé aussi vite que je pouvais, humiliée et impuissante.
Maéva, 19 ans
« Cela m’arrive très souvent, mais ce sont juste des petits mots du style »bonjour Mademoiselle plutôt charmante » ce qui en soit m’agace un peu mais ne me met pas en rogne. En revanche, j’étais à Mulhouse il y a deux semaines pour rejoindre une amie afin de prendre un café (pendant les périodes de révision, ça fait parfois du bien de prendre une pause). Je l’attendais à l’arrêt de tram, lorsqu’un jeune homme de nationalité étrangère (attention, je ne dis pas que le harcèlement vient uniquement de ces gens-là) m’a accostée et a commencé à me demander si je pouvais l’appeler pour je ne sais quelle raison (je n’ai rien compris de ce qu’il me racontait à vrai dire) Je lui ai dit que non, que j’attendais mon amie, et j’ai changé de quai. Mais il a continué à me suivre, en me disant que j’étais mignonne, et en insistant bien lourdement sur le fait que lui et ses amis voulaient du »sexe » (je cite exactement ce qu’il a dit) Il n’arrêtait pas de me suivre en me disant cela, et bien évidemment personne à l’arrêt de tram n’osait dire quelque chose. Ce n’est que quand j’ai commencé à réellement m’énerver qu’un homme beaucoup plus âgé (je dirais la quarantaine) est intervenu en lui disant de me laisser tranquille sinon c’était aux flics qu’il dirait ce genre de choses déplacées. Tout ce pavé pour te raconter en bref ce harcèlement de rue, que je trouve intolérable et ça touche malheureusement beaucoup de filles… »
Léa, 21 ans
ll y a un peu moins de trois ans j’ai déménagé à Montréal. Ayant grandi dans une petite campagne en France, j’avais développé une habitude à être confrontée aux regards et paroles des gens autours de moi dans les grandes villes. Donc en déménageant au Québec, je m’y attendais assez naturellement et dans les premières semaines, je faisais quand même attention à comment je m’habillais. Je pense que c’est qu’après un mois que je me suis rendue compte que personne ne m’avait rien dit DU TOUT par rapport à n’importe comment j’étais, ce que je portais. C’était assez bizarre comme constatation, de me dire que de me faire juger par personne me paraissait « anormal ». Au fil des années et de divers voyages un peu partout dans le monde, je me suis surtout rendue compte que c’était culturel à la France. En y rentrant pendant les vacances de Noel, je me suis découverte relativement agressive envers ce harcèlement « constant » et j’ai juste envie de vous dire : MAIS LAISSEZ NOUS TRANQUILLE, bordel.
Comme vous pouvez le constater, le harcèlement de rue est quelque chose qui touche beaucoup de jeunes femmes (et même des moins jeunes). Je suis sûre que beaucoup d’entre vous se retrouveront dans ces témoignages ou n’auront du moins pas à réfléchir longtemps pour trouver un exemple personnel. C’est un problème sur lequel trop de monde ferme les yeux et dont on ne parle pas assez. Jusqu’au jour ou ça va trop loin… Alors on est censées faire quoi ? Toutes déménager au Canada ? Dans la majorité de ces témoignages, on peut voir que personne autour n’est intervenu. Aujourd’hui je pense qu’il est temps de faire quelque chose, il est temps d’en parler. J’invite toutes les personnes qui liront cet article à le partager. Toute personne voulant partager son expérience personnelle pourra le faire en commentaire, m’envoyer un message, l’écrire absolument n’importe ou mais qu’elle s’exprime. ! Et j’invite également toutes les blogueuses et youtubeuses qui liront cet article à également aborder le sujet afin de briser le silence. Merci à ces quatre jeunes filles pour leurs témoignages. Pour plus d’exemples, je vous invite à faire un tour sur la page Facebook « Paye ta schnek »
Crédits:
Patrick Ozanne // Steeve Josch
A voir :
Stop Harcèlement de Rue – Strasbourg
Collectif Copines Strasbourg
Quizz sur les droits des femmes en 2017 par My Sweet Cactus
Mannequins :
David // Thioma // Marina // Kim // …
Pourquoi avoir choisi ces photos ? : Ces photos ont été prises lors d’un shooting ambiance soviétique pour l’agence événementielle Noblesse Désenchantée (qui d’ailleurs organise une rooftop party avec Puma pour la journée de la femme). Pour ce shooting j’étais vêtue style soldat russe, ce qui en plus de me donner l’impression d’être une p***** de badass, montre que les femmes ont leur place partout, et peuvent faire le choix de faire n’importe quelle profession (même militaire). Je trouve qu’il y a beaucoup de caractère dans ces photos et une certaine force. Apprendre à garder la tête haute face à un homme et à regarder fièrement devant soi est pour moi quelque chose d’important. Toutes les femmes ont le droit de se défendre. Nous ne voulons plus être des victimes, nous devons reprendre le pouvoir sur nos vies et cesser de vivre dans la peur de l’autre…
Bisous mes petit chatons, j’espère qu’après cet article vous allez vous transformer en vrais tigres qui n’ont plus peur de rien ♥
Fiona says
Le harcèlement de rue… effectivement, comme l’a dit Elodie, c’est un quotidien. Quand je dis ça à certains mecs, ils disent que j’abuse, mais s’ils savaient… Quand j’avais 16/17 ans, j’avais 5min de marche à faire entre ma maison et le lycée. Je me faisais klaxonner au moins 2 fois durant ce petit trajet, à 8h du matin. À chaque fois, j’avais peur que l’un d’eux s’arrête et se mette à me parler. Tous les matins, je marchais le plus vite possible pour aller en cours. Tous les matins, je m’habillais de telle sorte à ce qu’on ne me remarque pas, en prenant bien soin de ne pas mettre de jupe ou de robe, parce que quand j’en mettais, c’était encore pire. Tout ça me dégoûte profondément… Sous cette peur constante, on ne s’autorise même plus à être nous-mêmes, on ne s’autorise même plus à être libres.
Irina Tchenkova says
Ton commentaire est très touchant… Merci d’avoir partagé ça avec nous. Tu as raison, on est conditionnées à prendre nos précautions pour éviter que ça arrive au lieu de prendre le problème à la source pour éviter que ça existe…
My sweet cactus says
C’est malheureux parce qu’on ensemble rend même plus compte que certaines choses sont déplacées, on les intégre dans notre quotidien et on se dit « tant pis j’ai l’habitude ». Alors que ce n’est pas parce que c’est régulier que c’est normal… C’est génial que tu aies aussi fait un article sur le sujet !!
Léa-Marie de http://www.mysweetcactus.com
Irina Tchenkova says
C’est exactement ça, on finit par prendre une habitude qu’on ne devrait pas prendre ! Merci, j’adore ton article également
Serena says
Coucou,
Oh quel article poignant, je l’ai partagé de suite sur Twitter car il faut en parler !
Du haut de mes 31 ans ce n’est pas tout rose mais ça va un peu mieux, par contre, ado et étudiante… c’était parfois abusé ! Et j’étais souvent paralysée par l’angoisse, puis je me demandais tout le temps si le mec faisait exprès ou si comme c’était bondé on ne pouvait pas espérer mieux, c’est ça aussi le problème, on doute alors qu’on ne devrait pas finalement.
Maintenant je peux te dire que dans les transports je ne me gêne pas pour crier ou hurler ou demander d’arrêter les gestes obscènes ! Les gens me regardent parfois étrangement mais je m’en fiche, j’en profite pour changer de place et le mec s’arrête faignant l’innocence bien sûr. Par contre, j’évite un maximum d’être seule tard le soir car je ne me sens pas assez « armée » pour affronter d’éventuels soucis et curieusement quand j’ai mon Homme avec moi, pas de soucis^^ Avec des amies, ça dépend, et ça aussi c’est honteux, comme si 3 femmes on pouvait les emmerder mais qu’une femme et un homme c’était un peu comme si la femme était « chasse gardée ».
Bref, malheureusement le sujet est loin d’être fini mais j’aimerais tant que les choses changent… C’est comme ça que j’ai arrêté de mettre des robes quand je prends les transports en commun, comme si c’était normal…
Plein de bisous à toi et bravo d’avoir osé publier ce bel article ! <3
Irina Tchenkova says
Malheureusement c’est ancré dans les mentalités des gens, ça a beaucoup trop été normalisé. Il n’y a aucune campagne de prévention. Je suis actuellement en Ecosse et sur des affiches près de la fac il y a des messages contre le harcèlement de rue. C’est quelque chose qui devrait être fait chez nous. En plus en Ecosse les gens sont beaucoup trop respectueux. A aucun moment ils ne se comportent comme chez nous, c’est choquant de voir le contraste et surtout de se dire qu’on est un pays tout aussi bien évolué que celui-ci… Malheureusement les gens ont pris des mauvaises l’habitude et la télé abrutie et fais passer des mauvais messages…
Bisous, ton commentaire me fait hyper plaisir ! Et encore merci du partage !
Et pour les robes fais ce que tu veux, il y en a marre de vivre dans la crainte !
Esther says
Les témoignage sont tous aussi intéressants (et révoltant) les uns que les autres. Sincèrement, ils me réconforte, je me dit que je ne suis pas la seule, et que se n’est pas moi le problème, mais la façons (perverse) de penser de certaine personne. Je vous remercie, ça me fait un bien fous.
Pour ma part, la première fois que je me suis fait harcelée, c’était à la sortie d’un bus lorsque je sortait du lycée. Il y avait un homme sur le trotoire qui me regardais fixement, j’avais 15 ans et portait un jean avec un haut très simple, à ce moment le gars qui devait avoir le double de mon âge me dit « Hey, tu sais que t’es jolie, je peut te raccompagner chez toi si tu veux… » à ce moment là, mon cerveau comprend que se n’est pas qu’un simple passant qui me demande son chemin. La première chose qui me vient à l’esprit, c’est de faire l’étrangère. Je lui dit donc sous l’inspiration du moment que je ne vient pas d’ici et que j’ai un rdv qui m’attend, avec mon sac à dos je n’était pas vraiment crédible mais c’est la seule chose qui m’est venu sur le coup. Je me dirige à grande enjambées vers le premier magasin tandis que j’entends derrière moi « mais c’est very good, je talk aussi l’english ». Mais heureusement avec la foule qui sortait de mon bus, j’ai pus tourner à la première rue et ne m’ayant pas vus, je suis rapidement rentré chez moi. De retour chez moi, je me suis assise en repensant à ce qui c’était passer en me disant que j’ai dû mal interprété les choses qu’il m’a dite, mais non sa façon de me regarder, de m’accoster de me parler, tout était répugnant. Je me souvient que j’étais révolté, en me disant que se si la même chose était passé à sa petite sœur, cousine, petite ami… Aurait-il apprécié ? Selon lui, était-ce respectueux se qu’il a fait envers moi et sûrement à d’autre ?
Irina Tchenkova says
Bonjour Esther,
Malheureusement, je pense que chacune d’entre nous à au moins une fois été touchée par le harcèlement, de près ou de loin… C’est malheureux mais au moins on peut se dire qu’on n’est pas seules et qu’on peut se soutenir dans ces situations. Il y a vraiment des détraqués, et de se dire qu’ils courent les rues impunément c’est juste effrayant…